376 pages d'émotion pure...
50 ans qu'il vit ici, sur ce caillou, dans son vaisseau de granit. Bateau immobile qui ne l'emmène nulle part et qui ne rejoindra jamais aucun port... Et pourquoi quitter ce lieu alors que le monde au-delà de cette satanée ligne d'horizon fait si peur ? Où s'évader lorsqu'on n’a nulle part où aller ? Comment combattre la solitude et empêcher que ce silence perpétuel ne devienne assourdissant ?... Des années passées sur son rocher, avec l'imagination comme seule compagne... Avec Tout seul, Christophe Chabouté signe un de ses albums les plus surprenants, où se côtoient onirique et quotidien et où s'enchevêtrent subtilement sensibilité, tendresse et humour...
Après deux mois à le feuilleter, à tourner autour, intriguée, je me lance dans ce pavé un peu inquiétant qu'est « Tout seul »; ceci pour ne plus le lâcher avant la dernière page. Chabouté nous conte la solitude, l'humanité avec sobriété et précision. Son trait, ses jeux d'ombre servent magnifiquement son propos. Pas ou peu de dialogue, comme il le dit lui-même : "Je pars du principe qu’il est plus intéressant d’avoir un silence éloquent qu’un dialogue à la con." Difficile d'en parler de peur de le déflorer; c'est dur, drôle, humain, poétique bref une œuvre à ne pas manquer, qu'on verrait bien couronnée d'un petit prix à Angoulême?
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